L'omniprésence des coquilles sur la façade du prieuré et le blason d'une cheminée,ne peut qu'inciter à penser à Saint-Jacques de Compostelle.
Depuis le IX° siècle,c'est,pour les chrétiens du monde entier,l'ultime étape ,pour rendre hommage à l'apôtre Jacques.Beaucoup de choses ont été écrites à ce sujet,et pour les non-spécialistes dont je suis,il est bien difficile de faire la part de la vérité.
Un petit tour sur le très sérieux et très documenté site de la Fondation Européenne pour la Recherche sur les Pélerinages (FERPEL) permet de faire le point sur bon nombre d'idées reçues.
Ainsi,on y apprend par exemple,qu'il n'y a pas de voies plus historiques que d'autres.
C'est en 1882 que paraît la 1ère édition du Guide du Pélerin en latin qui fait état de quatre routes ou voies principales:
La Via Turonensis (voie de Tours) ,La Via Lemovicencis (voie de Limoge),La Via Podiensis (voie du Puy en Velay),et La Via Tolosana,(voie de Toulouse).
En 1937,une carte des chemins de Saint-Jacques au XII°s. est présentée par Francis Solet.
En 1938 seulement,apparaît une première traduction en français du dernier livre du "Codex Calixtinus",par Jeanne Veilliard.
La carte datée de 1648,très connue du grand public car vendue dans beaucoup de "boutiques"de sites touristiques,est une création récente de 1975 d'un certain Daniel Derveaux qui participe comme d'autres, à entretenir le mythe autour d'une réalité que chercheurs et historiens s'efforcent de rétablir.
Comme le fait remarquer Mme Denise Péricard-Mea dans un article de "Notre Histoire" (n°168) beaucoup de pélerins du Moyen-Age ne se mettaient en marche que dans un rayon de 100 à 200 km de leur maison.
Tous ne se rendaient pas à Compostelle,ni à Rome ou à Jérusalem mais simplement,sur les lieux de pélerinage de leur voisinage dont le Saint pouvait être autre que l'apôtre Jacques.
Ainsi est-il possible que le village de Saint-Arnoult ait vu passer des pélerins en marche vers Compostelle,mais il est tout aussi possible que beaucoup n'allaient pas jusque là,se contentant de rendre hommage au Saint Patron du lieu.
Ce qui importe,en dépit des divergences,des tentatives d'exploitation,des détournements de tous ordres du pélerinage de Compostelle,c'est le lien qu'il représente avec notre passé .
Beaucoup reste encore à découvrir. L'homme du XXI°siècle,qui est transporté plus qu'il ne se déplace, n'a plus aujourd'hui que de rares éléments matériels pour garder en mémoire cette soif de dépassement de soi qui a animé ses semblables,et prendre la mesure de la Culture dont il est issu :le prieuré de Saint-Arnoult en est l'illustration.